La sensation de boule dans la gorge peut être angoissante, surtout quand elle persiste sans raison apparente. Bonne nouvelle, ce symptôme est fréquent et le plus souvent bénin, même s’il peut gâcher le quotidien. Comprendre d’où il vient aide déjà à le calmer. Voici une approche claire et pratique pour identifier les causes, adopter les bons réflexes et savoir quand demander de l’aide.
💡 À retenir
- Environ 20% de la population éprouve une sensation de boule dans la gorge à un moment donné.
- Le stress est un facteur aggravant reconnu pour ce symptôme.
- Des études montrent que le reflux gastro-oesophagien est souvent sous-diagnostiqué.
Qu’est-ce que la sensation de boule dans la gorge ?
On parle de sensation de boule dans la gorge quand on ressent un corps étranger ou un nœud au niveau du cou, sans obstacle réel. Ce n’est pas une douleur franche, plutôt une gêne, parfois comme une « pression ». Elle peut varier au cours de la journée et s’intensifier au repos ou en avalant sa salive.
Les médecins utilisent parfois le terme globus pharyngé pour décrire ce phénomène. Il se distingue de la vraie difficulté à avaler, appelée dysphagie. Si vous mangez et buvez normalement, sans fausses routes ni blocage des aliments, il s’agit généralement d’un globus.
Définition et symptômes
Voici ce que les personnes décrivent le plus souvent :
- Gêne diffuse, sensation de serrage ou de « grain de sable » dans la gorge
- Impression que ça coince surtout avec la salive, moins avec les aliments
- Sensation fluctuante selon le stress, la fatigue, la posture
- Parfois voix enrouée, besoin de se racler la gorge, toux sèche
Causes possibles de la boule dans la gorge
La sensation de boule dans la gorge a souvent plusieurs causes en même temps. La tension des muscles du cou, le reflux acide, une inflammation locale, la respiration buccale, un terrain anxieux ou une sensibilité accrue peuvent se combiner.
Le stress agit comme un amplificateur. Il augmente la vigilance corporelle et contracte la musculature du larynx. D’autres déclencheurs existent, comme le RGO (reflux gastro-oesophagien), les sécrétions nasales postérieures, ou une pathologie thyroïdienne. Les causes graves sont rares, mais doivent être écartées si des signes d’alerte apparaissent.
Stress et anxiété
Le stress stimule la respiration haute, contracte le cou et alourdit la perception des sensations. C’est souvent le cas lors d’une période chargée, après une frayeur ou pendant un changement de vie. Exemple concret : réunion importante, épaules qui montent, mâchoire serrée, gorge qui se contracte et la gêne apparaît.
Cette boucle se renforce si l’on « scanne » sa gorge toute la journée. Rompre ce cercle passe par la détente ciblée, un ancrage respiratoire, et l’activité physique légère, qui relâchent les muscles périlaryngés.
Reflux gastro-oesophagien
Le reflux peut être acide ou « silencieux », remontant jusqu’au larynx. Il irrite la muqueuse, déclenchant une gêne persistante, parfois une toux nocturne ou une voix enrouée au réveil. Il est souvent sous-diagnostiqué, surtout chez les personnes sans brûlures évidentes. Les repas tardifs, l’alcool, le café ou les aliments gras favorisent ces remontées.
Un essai thérapeutique court avec antiacides ou IPP peut aider à confirmer l’hypothèse. Des mesures hygiéno-diététiques ciblées restent la base, même quand un traitement médical est proposé.
Problèmes thyroïdiens
Une thyroïde augmentée de volume (goitre) ou un nodule peut créer une sensation de pression locale. Une simple palpation clinique, complétée si besoin par une échographie, clarifie souvent la situation. D’autres causes ORL existent : mucus épais, rhinite allergique, irritation liée au tabac, surmenage vocal, ou une petite inflammation après un rhume.
Comment soulager la sensation de boule dans la gorge

Le soulagement combine généralement deux leviers : apaiser la tension musculaire et corriger les facteurs irritants comme le reflux. Un carnet de bord aide à repérer les déclencheurs : moments de stress, aliments, position allongée, hydratation, environnement sec.
Pour un apaisement immédiat, la respiration nasale basse, l’hydratation régulière et la mobilité douce du cou font souvent la différence. À moyen terme, une hygiène de vie adaptée et, si nécessaire, un traitement local ciblé stabilisent le terrain.
Solutions naturelles
- Respiration diaphragmatique : 5 cycles lents, 4 s d’inspiration, 6 s d’expiration, 3 fois par jour. Cela relâche les muscles du larynx et abaisse la vigilance.
- Hydratation fractionnée : petites gorgées d’eau tout au long de la journée. Évitez les boissons très froides ou très acides si elles déclenchent la gêne.
- Hygiène vocale : parler plus lentement, éviter de forcer la voix, limiter le raclement répétitif. Un spray salin peut humidifier sans irriter.
- Réglages anti-reflux : surélever la tête du lit de 10 à 15 cm, dîner léger, dernier repas au moins 2 à 3 heures avant le coucher, réduire alcool, menthe, chocolat et fritures.
- Étirements doux du cou et des épaules : 3 minutes matin et soir, mâchoire relâchée, épaules basses. Ciblez la nuque et les muscles sous-mandibulaires.
Si la gêne survient au bureau, testez ce protocole express : 1 minute d’auto-massage sous l’angle de la mâchoire, 5 respirations lentes par le nez, une gorgée d’eau tiède. Beaucoup notent une baisse rapide de la pression ressentie.
Traitements médicaux
Quand les mesures naturelles ne suffisent pas, un professionnel peut proposer une prise en charge ciblée. Le choix dépend de la cause dominante.
- Reflux : antiacides ponctuels, ou cure courte d’IPP si les symptômes évoquent un reflux laryngé. Toujours réévaluer l’intérêt après quelques semaines.
- Allergies et inflammation : lavage nasal au sérum, sprays nasaux adaptés, traitement antihistaminique selon avis médical.
- Tension musculaire et hypervigilance : rééducation oro-pharyngée avec un orthophoniste, techniques de relaxation, parfois TCC pour apprivoiser l’anxiété liée aux sensations corporelles.
- Thyroïde : bilan clinique, analyses, échographie si besoin. Une simple surveillance suffit souvent.
Les ORL recommandent souvent d’éviter l’automédication prolongée. Mieux vaut un essai court, cadré, puis une adaptation selon la réponse. L’objectif est double : diminuer la gêne et prévenir les rechutes par des habitudes durables.
Quand consulter un professionnel ?
La plupart des cas de sensation de boule dans la gorge sont bénins et s’améliorent avec des mesures simples. Consultez si la gêne dure au-delà de quelques semaines, si elle s’accompagne de symptômes atypiques, ou si elle vous inquiète au point d’impacter le sommeil et l’appétit.
Signaux qui justifient un avis rapide :